Valorisation de la littérature par l’invitation d’auteurs en résidence, entretiens, lectures à hautes voix, lectures musicales et ateliers…
Valorisation de la littérature par l’invitation d’auteurs en résidence, entretiens, lectures à hautes voix, lectures musicales et ateliers…
En complicité avec Bernard Magnier, journaliste, une conférence, trois rencontres et une table ronde pour approcher les littératures de la Caraïbe à travers les livres de trois auteurs nés ou ayant des origines du côté de Cuba, de la Guadeloupe et d’Haïti : Estelle-Sarah Bulle, Louis-Philippe Dalembert et Karla Suárez.
En amont des rencontres avec Estelle-Sarah Bulle, Louis-Philippe Dalembert et Karla Suárez, Bernard Magnier propose, le temps d’une soirée, de découvrir quelques-uns des auteurs ou des textes emblématiques des littératures de la Caraïbe.
« Aimé Césaire, René Depestre, Edouard Glissant, Maryse Condé, Patrick Chamoiseau, Gisèle Pineau, Dany Laferrière, Lionel Trouillot… De Martinique, de Guadeloupe ou d’Haïti, des romanciers et poètes nous adressent l’envers de la carte postale. Avec leurs mots, parfois mâtinés de créoles, ils nous donnent à voir et à entendre d’autres images, d’autres accents… Une autre réalité loin des stéréotypes et des clichés. C’est à la découverte de ces écrivains et de leurs livres que vous convie cette rencontre autour des littératures de la Caraïbe. » Bernard Magnier
Lecture d’extraits par Jean-Marc Fort
Cahier d’un retour au pays natal, (Présence Africaine, 1947), Aimé Césaire
La Lézarde, (Seuil, 1958), Edouard Glissant
Le Coeur à rire et à pleurer, (Robert Laffont, 1999), Maryse Condé
Dans la famille Ezéchiel, c’est Antoine qui mène le jeu. Avec son « nom de savane », choisi pour embrouiller les mauvais esprits, les croyances baroques et son sens aigu de l’indépendance, elle est la plus indomptable de la fratrie. Ni Lucinde ni petit frère ne sont jamais parvenus à lui tenir tête. Mais sa mémoire est comme une mine d’or. En jaillissent mille souvenirs-pépites que la nièce, une jeune femme née en banlieue parisienne et tiraillée par son identité métisse, recueille avidement. Au fil des conversations, Antoine fait revivre pour elle l’histoire familiale qui épouse celle de la Guadeloupe depuis les années 50 : l’enfance au fin fond de la campagne, les splendeurs et les taudis de Pointe-à-Pitre, le commerce en mer des Caraïbes, l’irruption du roi béton, la poésie piquante du créole, et l’inéluctable exil vers la Métropole…..
Intensément romanesque, porté par une langue bluffante d’inventivité, Là où les chiens aboient par la queue embrasse le destin de toute une génération d’Antillais pris entre deux mondes.
Là où les chiens aboient par la queue est son premier roman. Dans cette fresque familiale, Estelle-Sarah Bulle apprivoise un créole (qu’elle ne parle pas), y questionne ses origines et restitue 70 ans d’histoire de la Guadeloupe.
Ce roman a reçu de nombreux prix dont le prix Carbet-de-la-Caraïbe et du Tout-Monde 2018, le prix Stanislas et le prix Eugène-Dabit du roman populiste 2018…
Lecture d’extraits par Jennifer Decker
Là où les chiens aboient par la queue
(Liana Levi, 2018)
Extrait
Souviens-toi qu’à cette époque, la Sécurité sociale, la retraite, l’assurance maladie étaient des mots inconnus…
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À Sabratha, sur la côte libyenne, les surveillants font irruption dans l’entrepôt des femmes. Parmi celles qu’ils rudoient, Chochana, une Nigériane, et Semhar, une Érythréenne. Les deux se sont rencontrées là après des mois d’errance sur les routes du continent. Depuis qu’elles ont quitté leur terre natale, elles travaillent à réunir la somme qui pourra satisfaire l’avidité des passeurs. Ce soir, elles embarquent enfin pour la traversée.
Un peu plus tôt, à Tripoli, des familles syriennes, habillées avec élégance, se sont installées dans des minibus climatisés. Quatre semaines déjà que Dima, son mari et leurs deux fillettes attendaient d’appareiller pour Lampedusa. Ce 16 juillet 2014, c’est le grand départ.
Ces femmes aux trajectoires si différentes – Dima la bourgeoise voyage sur le pont, Chochana et Semhar dans la cale – ont toutes trois franchi le point de non-retour et se retrouvent à bord du chalutier unies dans le même espoir d’une nouvelle vie en Europe.
Sur le rafiot de fortune, l’énergie et le tempérament des trois protagonistes – que l’écrivain campe avec humour et une manifeste empathie – leur seront un indispensable viatique au cours d’une navigation apocalyptique.
Avant que les ombres s’effacent, paru en mars 2017 chez Sabine Wespieser éditeur, a remporté le prix Orange du Livre et le prix France Bleu/Page des libraires. Son nouveau roman, Mur Méditerranée, paru en août 2019, s’inspire de la tragédie d’un bateau de clandestins sauvé par le pétrolier danois Torm Lotte pendant l’été 2014. Louis-Philippe Dalembert, à travers trois magnifiques portraits de femmes, nous confronte de manière frappante à l’humaine condition, dans une ample fresque de la migration et de l’exil.
Lecture d’extraits par Jennifer Decker
Mur Méditerranée
(Sabine Wespieser, 2019)
Extrait
Chochana n’avait pas de réponse à toutes ces questions qui lui colonisèrent l’esprit, le temps d’une chanson. Des questions portées par la mélodie de Verdi…
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Ernesto a 12 ans lorsqu’on lui annonce la mort de son père dans les troupes cubaines envoyées en Angola. Fini les aventures trépidantes avec ses amis Lagardère et la belle capitaine Tempête, lui, le courageux comte de Monte-Cristo, se voit obligé de devenir « le fils du héros », une tâche particulièrement lourde dans un pays socialiste.
Plus tard, obsédé par cette guerre dans laquelle son père a disparu, il étudie avec passion cette période sur laquelle les informations cubaines ne sont pas totalement fiables. Il tente alors de reconstruire l’histoire de la mort de son père et se rend compte que tout ne s’est pas passé comme il l’a imaginé. Faire la guerre est plus compliqué que ce qu’on croit.
Oscillant entre passé et présent, Karla Suárez trace, avec ironie et lucidité, dans Le Fils du héros son dernier roman paru, le portrait d’une génération écrasée par une vision héroïque de l’histoire et qui a dû construire, à travers les mensonges et les silences de l’idéologie étatique, ses propres rêves et ses propres voies vers la conquête de la liberté individuelle.
Lecture d’extraits par Jean-Marc Fort
Le Fils du héros
(Métailié, 2017)
Extrait
Mon père a été tué un après-midi sous un soleil de plomb…
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La littérature de la Caraïbe existe-t-elle ? Si oui, quels en sont les éléments constitutifs ? Le lieu de création influence-t-il l’écriture? Écrit-on mieux à distance ? Comment des livres écrits (et publiés) en Europe pour la plupart sont-ils reçus dans les pays concernés ?
Ces questions et d’autres encore sont abordées par Bernard Magnier en compagnie des auteurs invités.
Lecture d’extraits par Jean-Marc Fort et Jennifer Decker