Valorisation de la littérature par l’invitation d’auteurs en résidence, entretiens, lectures à hautes voix, lectures musicales et ateliers…
Valorisation de la littérature par l’invitation d’auteurs en résidence, entretiens, lectures à hautes voix, lectures musicales et ateliers…
Dans « Partout le feu », Hélène Laurain nous immerge au cœur incandescent des activismes contemporains . Dans ce premier roman, partout le rythme, partout la révolte, partout le son, partout la frénésie des lettres. Elle y orchestre un feu d’artifice poétique, musical et charnel de langue.
Laetitia, l’héroïne de Partout le feu (Verdier, 2022), est née trois minutes avant sa sœur jumelle Margaux et trente-sept minutes avant l’explosion de Tchernobyl. Malgré des études dans une grande école de commerce, elle grenouille au Snowhall de Thermes-les-Bains, au désespoir de ses parents, obsédée par les SUV et la catastrophe climatique en cours. Il faut dire que Laetitia vit en Lorraine où l’État, n’ayant désormais plus de colonie à saccager, a décidé d’enfouir tous les déchets radioactifs de France. Alors avec sa bande, Taupe, Fauteur, Thelma, Dédé, elle mène une première action spectaculaire qui n’est qu’un préambule au grand incendie final.
Le groupe amateur de lecture à haute voix des Nouvelles Hybrides nous fait entendre des extraits de ce texte haletant, où l’oralité tient lieu de ponctuation.
Entretien animé par Élise Deblaise
La forme de Partout le feu restitue le cri d’urgence de Laetitia, ses vers libres entrecoupés de textos et de post-it alimentent un brasier dans lequel la colère de toute une génération se déverse, infatigable, exemplaire. Hélène Laurain a réussi à trouver le rythme et la voix pour porter cet itinéraire profondément contemporain, habité par une poésie de la souffrance et de la fureur qui continue de nous hanter une fois le livre fermé. Camille Cloarec – Le Matricule des anges
Le texte d’Hélène Laurain tire le signal d’alarme écologique en de fréquents retours à la ligne. Face à un monde en ruine dûment dénoncé, sa prose, propice à la profération, contaminée par la brièveté du mode SMS, s’avance saccadée, via l’énumération ultrarapide, façon Post-it. Une forme quasi orale, proche en son flux des réseaux sociaux, de la vidéo, des consciences gavées d’informations, heurtée d’arrêts sismiques, sans fin reprisée par l’action continue, préambule au grand désastre. Un texte tout feu, tout flamme, dans l’esprit de « la furie verte », afin de conjurer les grands périls qui menacent la biosphère. Muriel Steinmetz – L’Humanité
Partout le feu, Éditions Verdier, 2022
Tu sais moi aussi j’ai changé mes habitudes Dans-le-sens-où
éructe
madame je bouffe de l’humus et des fanes…