Valorisation de la littérature par l’invitation d’auteurs en résidence, entretiens, lectures à hautes voix, lectures musicales et ateliers…
Valorisation de la littérature par l’invitation d’auteurs en résidence, entretiens, lectures à hautes voix, lectures musicales et ateliers…
Mamie Baya, dans sa grande piété, se souvenait de centaines de prières insolites qu’elle prenait un malin plaisir à réciter de tête, en hébreu, en judéo-arabe, en bagitto, le dialecte judéo-toscan des juifs livournais, dans toutes les langues de ses ancêtres, prières qui venaient scander les anecdotes qu’elle racontait à son petit-fils, lequel attendait, le bec dans l’eau, la suite de l’histoire. Les récits de la grand-mère avançaient ainsi, secoués de digressions et de brusques accélérations, construits telles des poupées russes qui s’emboîtaient à l’infini. Elle avait l’art de faire durer le suspense en vraie Shéhérazade et elle aurait pu narrer pendant mille et une nuits l’histoire de la fille du rabbin sans que son auditeur entrevoie jamais le visage de l’héroïne ni le nœud de l’intrigue. Puis tout à coup, elle disait : Sois patient, mon fils, tout vient à point pour qui sait attendre.