À la rencontre de Frédéric Paulin

Frédéric Paulin écrit des romans noirs depuis presque dix ans. Il utilise la récente histoire comme une matière première dont le travail peut faire surgir des vérités parfois cachées ou falsifiées par le discours officiel.

C’est à Beyrouth en avril 1975 que débute Nul ennemi comme un frère, premier volet d’une trilogie sur la guerre du Liban de Frédéric Paulin.
Depuis ont paru, Rares ceux qui échappèrent à la guerre et en septembre dernier Que s’obscurcissent le ciel et la lumière (éditions Agullo)

Plus de mille pages palpitantes et minutieusement documentées où l’on rencontre, entre autres nombreux personnages fictifs ou réels, les Nada, une famille de chrétiens maronites mais aussi Mitterrand ou des membres du Hezbollah…
Frédéric Paulin embrasse 15 années de guerre (1975-1990), fictionne et questionne sans cesse le chaos pour éclairer le présent, peut-être…

Julien Allouf ponctue cet entretien de lecture d’extraits pris dans les trois volets.

Je crois que les romans, s’ils ne peuvent changer le monde, peuvent changer un lecteur.
Et un auteur, c’est d’abord un lecteur. Parfois un grand lecteur qui, un jour, à force de trop lire s’est mis à écrire. C’est un peu mon cas, je crois.
Mais un auteur, c’est aussi un enfant qui a grandi en lisant. Lorsque j’étais enfant, disons jeune adolescent, je lisais certains livres qui m’ont suivi jusqu’à l’âge adulte et que je lis encore, en entier ou partiellement, que j’aime avoir en plusieurs éditions dans ma bibliothèque.  Les années passant, j’ai découvert des livres qui me sont devenu indispensables : Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, Pas d’orchidée pour Miss Blandish de James Hadley Chase, La trilogie des confins de Cormac McCarthy, et Ainsi nous leur faisons la guerre de Joseph Andras. Ces livres m’ont donné envie d’écrire et ont sans doute changé mon rapport au monde.
Mes ces listes évoluent, d’autres livres les rejoignent certains jours, d’autres s’en éloignent. Selon mon humeur, selon le roman que je suis en train d’écrire aussi. j’en partagerai quelques uns avec la complicité des libraires. Frédéric Paulin

  Impossible d’échapper au souffle de ce texte ubiquitaire et polyphonique qui vous aspire littéralement, passionnant, bouleversant, sans effet de style mais d’une impressionnante rigueur de composition et de plume
Michel Abescat, France Inter