Valorisation de la littérature par l’invitation d’auteurs en résidence, entretiens, lectures à hautes voix, lectures musicales et ateliers…
Valorisation de la littérature par l’invitation d’auteurs en résidence, entretiens, lectures à hautes voix, lectures musicales et ateliers…
Mon père a été tué un après-midi sous un soleil de plomb, mais nous ne l’avons appris que plus tard. Il était à l’autre bout du monde, dans la forêt obscure d’Angola. Et nous, dans l’île, où la vie continuait plus ou moins comme d’habitude, sous notre soleil quotidien.
(…)
Ses yeux étaient rouges, mais c’était comme si les larmes s’étaient taries. Elle se passa une main sur le nez, renifla et demanda que je ne dise rien à ma petite sœur quand elle rentrerait du collège, elle s’en chargerait. Mais qu’est-ce que j’aurais pu dire à ma sœur ? Comment lui expliquer ce que je n’arrivais pas encore à comprendre ? Mamie nous rejoignit avec deux tasses de tilleul et des comprimés, je ne savais pas ce que c’était mais je les ai avalés avec l’infusion, comme si je faisais partie d’un spectacle dans lequel personne ne m’avait expliqué mon rôle. J’étais paralysé. Maman but son tilleul et soupira. Alors, elle répéta quelque chose que je ne devais jamais oublier, que je n’ai jamais pu oublier : mon père était un héros de la patrie et moi, j’étais le fils d’un héros.