Valorisation de la littérature par l’invitation d’auteurs en résidence, entretiens, lectures à hautes voix, lectures musicales et ateliers…

Trois femmes dans la vie
de Vincent Van Gogh

Un crayon. Cadeau de l’oncle Cent. Il est passé à Groote-Zundert, il a bu de la bière, il a raconté les boulevards de Paris, il a fait des clins d’œil appuyés aux femmes, il a donné des bonbecs aux petits et un crayon à son filleul. Un crayon de charpentier, usé, laqué de rouge. Vincent, n’en a jamais vu, de crayon. À l’école, les élèves écrivent à la craie sur une ardoise. Son père écrit à la plume d’acier Birmingham. Sa mère ne note jamais rien, elle a une mémoire infaillible. Un crayon, c’est une chose rare. Vincent a peur qu’on lui confisque l’objet. Il ne sait pas quoi en faire. Il lui faudrait du papier pour l’essayer ; on n’en trouve pas dans la maison, sauf sur le bureau de son père, à côté de l’encrier, où s’empilent les lettres pour le diocèse. Il n’est pas question d’y toucher quoi que ce soit.